Du Corps des Femmes – Partie 4 : Partout gronde « la puissance invaincue des femmes ». Extension du domaine de la lutte- Casser les codes de genre, assurer la relève féministe – DEPATRIARCALISATION

Notre cause gagne du terrain, malgré des régressions et de dures sanctions. Nos désirs font désordre. 
Les nouvelles héroïnes hollywoodiennes dégenrées font la nique au vieux modèle viriliste tourné en dérision. De Telma et Louise au dernier opus de Mad Max Furiosa, en passant par la guerre des étoiles = princesse Leia, Dune, Black Panther, Barbie, des viragos aux manifestes de libération ; des séries comme Euphoria intégrant la transidentité, la Servante Ecarlate tirée du livre dystopique-alerte sur le danger masculiniste, mais surtout le terrasse… 
Nos combats sont projetés à l’écran et infusent la culture populaire de représentations jusqu’à présent minorisées. Au lieu d’intégrer des identités négatives, le cinéma valorise de nouveaux modèles non stéréotypés : Insubmersible (Jodie Foster), Drive away Dolls, Love lies bleeding (2024). Autant de films à succès portés par des personnages lesbiens. 
Pourtant féminisation des films et diversification des personnages qui comptent ne doit pas cacher un recul de la représentativité de la diversité –Le Mouvement « Oscar so white », dans le but de promouvoir la diversité, dénonce la blanchitude de la reconnaissance cinématographique. 

Défi au classement binaire des genres, le spectre LGBTQIA+ offre l’occasion de fracturer les normes de genre, sans plus les réduire au féminin-masculin binaire. Ce nouveau paysage réengage nos corps au service du soutien de toutes les minorités. En dissidence, incriminantes contre l’archétype homo-sapiens-obsolète, nous prenons le contre-pied de conditionnements sociaux périmés. Nous épaulons d’autres dépassements anticonformistes. Ou « Comment j’ai retrouvé mon corps », en transcendance. 

Vivant comme une inacceptable traitrise transgressive la migration de certaines personnes -assignées hommes à la naissance et en transition vers le genre féminin -femmes-trans-Transfuges de genre-, le patriarcat attaque sur tous les fronts. Une ligne brune à l’extrême droite mène l’offensive. 

Le livre Transmania en est l’illustration, drainant les poncifs psychiatrisant toute velléité de liberté.

Un climat transphobe exacerbé par des politiques publiques sous-dimensionnées facilite la résurgence d’actes relevant des LGBT-phobies.
On assiste à une confrontation entre l’ordonnancement arriéré et de nouveaux codes de genres. 
Ces derniers intègrent une corporalité en expansion, transverse, évolutive, via des identités choisies. Souveraineté de corps et d’esprit. « Les femmes trans sont des femmes ».

Accueillons et investissons ce nouvel espace-corps d’être au féminin, qui atteste d’une réappropriation de l’identité par le genre et d’un affranchissement de l’attribution initiale. Identité et mobilité sociale reconquises « On ne nait pas femme, on le devient » – Simone de Beauvoir –
Le combat des personnes transgenres, surtout celui des femmes trans
 – trois fois plus discriminées et attaquées que les hommes trans– fonde cette dynamique d’ouverture de l’éventail des féminités. 
« Le 2ème sexe », c’est Nous toutes en résistance et contestation : radicalement multiples et déterminées à faire corps pour renverser l’ancien monde en faveur d’un nouveau cycle d’alliance. 
Ces coalitions intersectionnelles sont composites, intègrent la transidentité. 
L’identité de genre choisi dessine une Xème voie d’humanité, déploie de nouvelles possibilités d’Être -en transition- dans un ensemble social décloisonné. Ou comment faire société en ouverture de champ intégrative de toutes les différences. 
Hormis les TERF, qui ne sont ni féministes, ni radicales ;-( dominées par un angle essentialisant. 

Face au colonialisme nationaliste, l’espace cosmopolite pour décliner les transformations sociales et habiter nos différences est en cours d’aménagement prioritaire.

Homosorus-viandosore tient à son beefsteack, incluant nos chairs féminines parmi ses consommations préférées. Il tient à son cheptel de victimes sans identifier qu’il en est une. Enfermé dans le déni d’être victime de ses propres limitations -émotionnelles notamment-, il se radicalise en intensifiant un Cis-tème violent envers les femmes.  
Mais le loup est OUT de la bergerie. Des dispositifs militants, activistes permanents, exposent le corps des femmes en sororité : « Tu n’es pas seule », collages féministes, réseaux sociaux, podcasts Arte-Radio, mobilisations internationales, études féministes de genres, thérapie féministe située, lobbying trans, humoristes féministes -femmes ou trans, jusqu’aux émissions de télévision « Drag Race… » participent à cette insurrection pacifique. Une acculturation subtile, médiatiquement relayée, caractérise ce changement de cap en cours d’essaimage. 

« La honte a changé de camp » – Le sexe dit fort aussi
Le féminisme est un sport de combat à armes déviantes

Nous entamons une ère de reconquête et de coopérations élargies. Partout, des femmes font la grève du sexe, des bébés, se rebellent. Tout ce qui a été concédé aux hommes est réapproprié par nos corps conscients de leur valeur incarnée.

« Une histoire de genres : guide pour comprendre et défendre les transidentités » – Lexie – « Middlesex »– « Virgine Suicides » Jeffrey Eugenides – « Normal(e) » Lise Williamson – « Les genres fluides : de Jeanne d’Arc aux saintes trans » Chloé Clovis – « Transfuges de sexe » Emmanuel Beaubatie – « Le 2ème sexe » Simone de Beauvoir + Podcasts féministes Binge Audio – « La volonté de changer » Bell Hooks -> La fabrique des hommes violents

© Hély R.B / Institut Adelphia, 2024. Tous droits réservés.

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