Du Corps des Femmes – Episode 1 : Base légitime pour en parler. Théorie de la pratique en milieu patriarcal

D’où je parle ?

Ancienne chercheuse en sciences sociales, motivée par la Pédagogie, j’observe des processus, des usages et j’accompagne des mutations sociales. Forme de recherche sociologique qualitative. Mon ambition : former à transformer les pratiques sociales😊 Universitaire pragmatique, inspirée par mes études de Sociologie politique, mes méthodes d’analyse relèvent du structuralisme constructiviste (Pierre Bourdieu). Mon prisme découle aussi de mon engagement féministe, intimement lié à mes expériences vécues. Incarnée femme, exilée, en immersion dans divers univers culturels, je rapporte des expériences phénoménologiques percutant mon corps.
Ces expériences interactives me donnent à voir la place occupée par les corps féminins et questionnent la valeur accordée à ces corps dans la relation femmes-hommes.
Entre soumission-vulnérabilités, subversion-courage, éveil-résilience, nous partageons une communauté d’expériences -de destin ?- résultant du regard, des gestes, des jugements, des actes visant nos corps. Ecarts et violences systémiques affectent négativement toutes nos aires de vie.
Cet état de fait est inéquitable, contestable, mutable.

Contre l’omerta et l’invisibilisation des corps-femmes, s’associer à une révolution féministe déjà propulsée, en congruence avec d’autres luttes pour les droits humains, revient à agir aux côtés d’autres femmes qui se mobilisent, mènent des actions en justice, coordonnent des résistances, libèrent la parole contre les inégalités genrées, les discriminations et tous les préjudices subis. On fait du bruit, on manifeste, on danse nos vies, on propose une alternative, mais on fuit, on se suicide, on meurt aussi. Jeunes filles désespérées en effondrement intérieur, femmes harcelées-persécutées…
Journée du 8 mars « Nous toutes » & autres collectifs féministes contre les violences sexistes et sexuelles et pour les Droits des femmes. « Osez le féminisme » en convergence de solidarités écologique, raciale, trans-identitaire… Actions qui impulsent des prises de conscience planétaires.

Eveillé.es à ces questions, des allié.es nous soutiennent. Globalement, les hommes se confinent encore dans le déni, mais la conscience avance. « Not all men » ou la politique de l’autruche ne résiste pas à la vague-tsunami qui frappe tous les milieux socio-culturels (#MeToo).
L’enjeu est transcendant : l’humanité ne survivra pas au système prédateur patriarcal, producteur de conflits accaparant les richesses et destructeur des écosystèmes, face à des populations enlisées dans la misère. Les critères de croissance capitaliste sont délétères. Le monde est pris en étau entre trop, peu, pas assez (surexploitation, crises environnementales, dégradation morale…). Corrompue par des consommations irresponsables, en manque de repères éthiques, l’humanité vit un dangereux déséquilibre.

Se développer autrement que par la domination des uns sur les autres, grâce à la conscience de nos connexions au Vivant, reste possible. Le changement provient des femmes. Fortes d’une philosophie existentielle reliée à l’Essentiel -consciente des économies de ressources nécessaires et de notre capacité d’adaptation malgré des siècles de colonisation des esprits -, elles portent l’espoir d’engendrer de salutaires circuits relationnels et d’embarquer tout le Monde ; entre intelligence émotionnelle et valeurs vitales. La dictature anthropocentrique cède la place à l’alternative de dépasser notre mémoire traumatique, en résilience active , fortes de nos atouts-femmes.

Les femmes représentent plus de 52% de l’humanité. Dans certaines régions davantage. Majoritaires par le nombre, elles ne bénéficient d’aucune prévalence. Rappelons l’élimination des bébé-filles en Chine -politique de l’enfant unique- et en Inde. Motif : une fille est moins rentable qu’un garçon. Pour ses parents elle est considérée comme « perdue » une fois mariée. La belle famille et le mari acquièrent tous les droits sur elle. La dot et le mariage coûtent chers. Mâle-considérée – fardeau-, elle est vouée au servage, réduite à ne rien décider pour elle-même.

Connaissez-vous des organisations matriarcales ? Où les femmes seraient prépondérantes-décisionnaires, faisant prévaloir leurs droits sur ceux des hommes, quitte à les rabaisser, diminuer leur estime d’eux-mêmes, anéantir leurs chances d’éducation-élévation sociale ? En exerçant par un système d’exploitation violent, inégalitaire, un pouvoir défavorable aux hommes ?  
Les rares cas de formes sociales matriarcales sont collectifs, pacifiques, équitables. Elles n’ont donc ni la même visée ni le même sens que le patriarcat. Elles ne stigmatisent pas les hommes.

Patriarcat : pouvoir exercé pour et par les hommes, assignant aux femmes une place socialement subalterne et leur déniant plus ou moins l’exercice de droits fondamentaux : s’instruire, s’exprimer, circuler librement, voter, choisir seule leurs liens amoureux, se sentir en sécurité dans leur famille, l’espace public, disposer de leur corps, s’autoriser à s’épanouir… Idéologie dominante de mise sous tutelle des femmes, basée sur le mépris, la compétition, l’individualisme et la guerre, le patriarcat organise de façon systémique une domination masculine puissamment répandue. Ses valeurs phallocratiques sont affligeantes : « le masculin l’emporte sur le féminin ». Mauvaise foi.
« Le masculinisme tue ». Réactionnaire, misogyne, anti féministe, version criminelle du patriarcat.
La masculinité toxique est une forme d’extrémisme : ensemble de normes culturelles et sociales, qui définissent comment un homme devrait se comporter. Normes qui encouragent les hommes à être dominants, émotionnellement détachés et à éviter tout comportement considéré « féminin ».

Références : « La Domination masculine » Pierre Bourdieu – « Pourquoi le patriarcat ? » Carol Gillian – « Mascus ces hommes qui détestent les femmes » DocuChoc France TV + CairnInfo – Ecoféminisme « Resisters » roman graphique – « Le féminisme ou la mort » Françoise d’Eaubonne

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