Du Corps des Femmes – Partie 3 : Etat des lieux-Etat du monde. L’imposture masculine – Rejet de la diversité de genres

Chaque ère culturelle induit un rapport différent au corps des femmes. Pourtant, de manière transversale, cette relation désavantage systématiquement les femmes.

Rappelons l’existence des bordures polarisantes. 
D’un côté, un monde occidental qui progresse, mais de manière hétérogène. Les suprémacistes masculinistes nous rappellent la précarité de nos avancées dans un monde capitaliste décomplexé, de surconsommation-frustrations haineuses et trafic d’êtres humains asservis. Le tableau est sombre ? Conformément à la réalité, plus violente que son récit.


De l’autre, des pays rétrogrades où les corps féminins peinent à s’émanciper, durablement encagés-bâchés au nom de la religion et des traditions ; corps réduits à leur fonctionnalité reproductrice ; corps envisagés comme marchandise sexuelle et monnaie d’échange patrimonial (mariage forcé, gavage, traite de femmes-prostitution…). 


L’emprise coercitive, institutionnalisée par des hommes terrorisants, donne à voir des poches ultra conservatrices fondées sur un déni d’humanité envers les femmes et leur infantilisation servile. 
Qu’ils soient réactionnaires ou d’un autre âge, ils conservent une main mise sur un territoire conquis par la brutalité et l’appropriation bestiale : razzia, viols, bannissements, répressions… 


Ce corps -objet d’abus multiples-, ne nous appartient pas. Nous devrions pouvoir décider de son développement, de ses opportunités de vie et d’épanouissement. Mais le patriarcat, par une violence plus ou moins dosée, en a décidé autrement. Il jugule nos insurrections répétées. Iran femmes cheveux coupés, dévoilées « Femmes vie liberté » – Afghanistan pour l’éducation des filles contre le régime des talibans – Chili opération bâillon etc… Partout, on sort de la caverne, on revendique d’exister. Mais partout nos Droits peuvent reculer entre 2 mondes aux frontières poreuses. 


Le score actuel de l’extrême droit aux élections européennes, les élections législatives anticipées en France après la dissolution de l’Assemblée Nationale font craindre le regain du patri-archaïsme.

Nos corps menacés occupent systématiquement l’espace du bas de la hiérarchie sociale
, à l’instar des personnes racialisées, qui se retrouvent tout en bas de l’échelle, confondues avec la condition animale. Ecoféministe, animaliste antispéciste je défends une révolution des consciences abolitionniste des hiérarchies. L’ordre hiérarchique dominant prône la supériorité des uns -homme blanc nanti- au mépris de la diversité du Vivant, complexe et non binaire. Les liens inter-espèces alimentent la symbiose entre des écosystèmes foisonnants ; osmose qui échappe aux bornes de la masculinité sexiste.

L’humanimalisme offrant un horizon de réconciliation autour des valeurs de respect-équité-protection du Vivant, d’empathie envers les autres animaux et de développement décroissant. Ce spectre de transition étant vécu comme menaçant et nuisible aux normes pyramidales fondées sur l’indifférence, les guerres, la perte d’humanité de cœur et d’esprit. 

Quand les oppressions sont cumulatives -Exemple : femme noire trans prostituée indépendante…- le patriarcat se sent mis en échec symbolique sur plusieurs plans de domination. Son système d’aliénation donne des signes de faiblesse, interprétés comme un « déclassement » « OuTrans-cier ». Se voyant contesté, dangereusement défié, s’en suit une débauche de représailles jusqu’à la barbarie (féminicides, lynchage public, assassinats, exécutions homo, transphobes, antisémites, racistes…).

Souvenons-nous des émeutes de Stonewall aux origines de la Gay Pride. Du 27 au 28 juin 1969, des clients du bar gay de Stonewall-Inn se révoltent contre le harcèlement policier-mafieux dont ils sont régulièrement victimes. Marsha Johnson femme trans afro-américaine artiste et travailleuse du sexe devient l’une des figures du mouvement LGBT. Un front de libération LGBT s’organise. Des allié.es (classe sociale discriminée, noir.es, antimilitaristes, défenseurs de droits civiques et de l’égalité) se mobilisent. D’autres épisodes de résistances solidaires sont annoncés, ébranlant un Cis-tème basé sur les inégalités de genre et la ségrégation raciale.  

Ainsi naquit le mois des Fiertés – Gay Pride -> Marche des fiertés LGBT+

Les extrêmes redoutent la libération du genre féminin, rejettent toute progression de conscience. 
Ils partagent un intérêt commun à maintenir l’ancien régime crispé sur ses fondations. 
Ne risque-t-il pas de vaciller sous les coups de boutoir féministes récurrents, médiatisés, mondialisés, judiciarisés ? Ni putes ni soumises, Balance ton porc, MeToo, MeToo Incest, Wokisme…  
Ces dénonciations d’un système frauduleux, foncièrement sanguinaire, contre les corps désobéissants traduisent la tension autour d’un enjeu sous-jacent. La matrice humaine pourrait s’extraire du contrôle des mâles dominants et co-créer-éduquer un nouveau monde. Inventer un modèle inclusif pour les générations futures. Sa direction serait dévolue aux soigneuses, corps de référence, en résilience.

L’hétéronormativité toxique et le colonialisme esclavagisant ont pour axe commun la réactivation des violences = attentats contre les évolutions de conscience
« Choc des cultures », « Grand remplacement » « Wokisme » pointé du doigt traduisent la peur des hommes d’être balayés de leur position dominante. Les inégalités sociales maintiennent le système de violences et domination en place. 


L’homme blanc cisgenre hétéronormé capitaliste défend agressivement un consumérisme jouisseur, qui aspire par le haut de la hiérarchie humano-décadente à ne pas perdre ses privilèges égoïstes dans le fracas de la révolte amorcée. Il défend sa citadelle tyrannique, de peur d’être -par vindicte fantasmée- déplacé « castré » (quelle femme n’a pas entendu cela ?), annihilé, tout comme il a massacré de nombreux peuples (génocides) et espèces (écocides). Il craint l’effet boomrang surtout de nos unions transversales conduisant à la de sa citadelle et au remaniement des esprits. 


Transformer en lieu de vie ou-Vert inclusif-pacifique constitue le but de nos actions d’éducation-remédiation-acculturation-soins intensifs et rééquilibrage😊 Pédagogie = arme d’intégration massive du changement, de la conscience humanimaliste. 

Partout, bravant les prohibitions au péril de nos vies, nous faisons trembler l’ordre patriarcal. 

Références : « Les mains heureuses, archéologie du toucher » Claire Richard – 
« La colonisation n’a été qu’une affaire d’hommes » Cairn.info – « Le colonialisme comme processus patriarcal de dominations » Institut du genre en géopolitique – « La production de l’hétéronormativité « Vulca Fidolini Socio-Logiques – « La masculinité toxique » – « La volonté de changer les hommes, la masculinité et l’amour » Belle Hooks – « resisters » Jeanne Burgart Goutal – Mon Corps, ma planète – l’Ecoféminisme expliqué – Ouvrage co Juliette Lambot…

© Hély R.B / Institut Adelphia, 2024. Tous droits réservés.

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Commentaires

Une réponse à “Du Corps des Femmes – Partie 3 : Etat des lieux-Etat du monde. L’imposture masculine – Rejet de la diversité de genres”

  1. […] souligné dans la série d’articles (épisode3) relatifs au Corps des Femmes, ce que la transition de genre apporte au mouvement féministe : un […]